vendredi 11 janvier 2019

RACINET[H]IQUE, un projet en 3 temps : Accueil mixte à la ferme (2/3)


On sait que vous l'attendiez tous, alors ....

Le voici, le voilà, le deuxième volet de notre projet RACINET[H]IQUE!

Aujourd'hui, on va vous parler (encore et toujours!) d'accueil à la ferme, d'agritourisme et de réinsertion sociale.


II.              Accueil mixte à la ferme


Accueillir : verbe transitif, du latin « accolligere » qui signifie « rassembler »[1].
Le deuxième temps de notre projet est celui de l’accueil.
Un accueil qui se veut également double.



1               1.    Eco et agritourisme

L’écotourisme[2] se définie comme une forme de tourisme durable centré sur la découverte et le respect de la nature.
L’agritourisme, quant à lui, met en avant les savoir-faire agricoles, et par extension les paysages d’un territoire. 
Créateur de liens entre l’urbain et le rural, ces nouveaux modes de tourisme se développent de plus en plus grâce aux amateurs de nature et d’authenticité. Se « mettre au vert » est devenu un rituel, nombreux citadins ayant besoin de se ressourcer et de déconnecter du quotidien « métro-boulot-dodo ».

Les campagnes françaises regorgent de trésors insoupçonnés qui constituent un patrimoine inestimable à préserver. 
L’éco et l’agritourisme sont des moyens d’œuvrer à la découverte et à la conservation de ces paysages grandioses.  
Le tourisme écologique et rural permet un retour aux racines, des échanges riches au contact des acteurs et agriculteurs locaux, ainsi que la mise en valeur et la préservation d’un patrimoine.

Nous souhaitons au sein de notre micro-ferme accueillir des touristes dans trois hébergements différents : un mobil-home revisité en habitat vintage, un gîte en pierre typique de la région cévenole et une cabane en bois.
Il est important pour nous que ces habitats soient le plus possible respectueux de la nature et avec un impact minimal sur l’environnement. Nous envisageons donc des logements avec toilettes sèches et proposition de produits d’hygiène écologiques.

Partager notre passion pour ces paysages grandioses façonnés par l’agro-pastoralisme, faire visiter la ferme avec ses animaux, permettre de découvrir et de goûter les variétés anciennes du potager, c’est ce que nous voulons proposer aux personnes qui viendront séjourner chez RACINET[H]IQUE




2               2.    Réinsertion sociale

Le second volet de cet accueil est intrinsèquement lié à nos anciens métiers dans la protection de l’enfance.
En effet, nous voulons également créer deux hébergements pour accueillir des adolescents et jeunes majeurs en « séjour de rupture ». Même si le terme utilisé dans le secteur du social ne nous semble pas des plus adéquats, c’est comme cela que se nomment les accueils de jeunes gens sur des courtes périodes (entre trois et quatre semaines). 

Ces adolescents, pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance et la Protection Judiciaire de la Jeunesse, sont en situation de fragilité ; or, afin de les aider, l'institution les perd souvent par un ensemble d’injonctions (insertion professionnelle, démarches administratives, …) qui peuvent les amener à « surchauffer ». 
Nous voulons leur proposer un accueil sur-mesure, en fonction de leurs besoins, afin de les aider à se recentrer et à se retrouver.
Au travers le travail de la terre et les contraintes liées à la présence d’animaux (nécessité vitale d’en prendre soin), nous voulons les aider à retrouver un sens à leur existence.
Se basant sur le concept d’empowerment, nous souhaitons accompagner ces jeunes gens « à prendre conscience de [leur] problématique, de [leur] condition de personne, et donc de sujet » pour leur permettre d’acquérir « les instruments qui [leur] permettront de faire des choix »[3]  

Photos issues d'un projet mené auprès d'adolescents placés en foyers à Marseille.
Ils avaient à leur disposition, et à l'abri des regards, des petites feuilles leur permettant de s'exprimer et de les glisser dans la "Boîte à l'être".

Le projet tient compte des problématiques multiples de ces jeunes gens, notamment troubles de l’attachement, syndrome abandonnique, que nous connaissons bien. C’est pour cela que nous souhaitons leur proposer non une chambre dans notre maison, mais un hébergement autonome, une petite chambre indépendante avec kitchenette et salle d'eau. Ils se sentiront ainsi valorisés et responsabilisés dès leur arrivée par la confiance que nous leur accordons. Durant leur séjour, nous parlerons avec eux de ce qu’ils se sentent capables de faire (heures de lever et de coucher, aide à la ferme) et nous évaluerons régulièrement leurs progrès et difficultés, sans aucun jugement, en essayant juste de leur permettre de reprendre confiance en eux et en leurs compétences.
A terme, les jeunes gens pourront présenter la ferme et la faire visiter aux touristes ; ceci dans une optique de re-narcissisation et valorisation de leur savoir-faire.

Pourquoi ce choix de séjours courts ? Nos expériences auprès de ces publics nous ont forgé la conviction d’une nécessité de la création de lieux « hors les murs » et hors institution, pour des temps courts, afin que ces jeunes fassent l’expérience d’un accueil inconditionnel, symboliquement encadré par la durée. 
Afin de travailler sur les problématiques du lien à autrui et de la confiance en l’adulte, nous souhaitons permettre à ces jeunes gens de rester en contact avec nous et de revenir plusieurs fois s’ils le souhaitent. Et ainsi leur permettre d’éprouver que l’on peut se quitter sans s’abandonner.

    



[1] Dictionnaire LAROUSSE
[3] Paulo FREIRE, « Pédagogie des opprimés ».

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